Dans ses mises en scènes théâtralisées dans des espaces délabrés, traversés de présences à la fois humaines et fantomatiques, Estelle Lagarde crée une atmosphère onirique et inquiétante dont la seule issue positive est la lumière.
Huitième portrait des photographes de l’Agence Révélateur créée par Olivier Bourgoin.
De prison désaffectée en hôpital abandonné, d’hôtel haussmannien délabré en brasserie désertée, sa chambre 6×5 déambule au gré des promenades énigmatiques de ses ombres et des chemins de traverse empruntés par ses personnages à la lisière d’une présence évanescente, le smoking urbain devient lapin de carton pâte, des corneilles défient un hypothétique fusil de chasse, un corps filiforme tournoie dans la lueur pâle d’une nuit malade, et partout, tout le temps, on peut y entendre un rire sincère et lointain.